APICIL AM - Le pic d’inflation en Zone euro semble derrière nous

10/01/2023 - source : Patrimoine 24

Il se passe toujours beaucoup de choses sur les marchés, la première semaine de l’année et 2023 n’y feront pas exception. Le recul significatif des rendements euros sur la semaine (-36bps pour le 10 ans souverain allemand) a porté les actions (+5.99% pour l’Euro Stoxx 50).

La baisse plus forte qu’attendue de l’inflation en Zone euro a été le déclencheur de ce mouvement. L’inflation en Zone euro est ressortie en décembre à 9.2% (contre 10.1% en novembre). Toutes les publications d’inflation annoncées la semaine dernière se sont avérées positives. L’inflation allemande est passée de 10% en novembre à 8.6% en décembre, tandis que l’inflation française décélérait également à 6.7% après 7.1% le mois précédent. Seule l’inflation italienne fait de la résistance avec une hausse des prix à 12.3% contre 12.6% en novembre. Il semble donc, comme nous l’avions écrit, que le pic d’inflation en Zone euro se soit situé en octobre dernier, soit 4 mois après celui des Etats-Unis. Tout n’est pas rose pour autant, puisque l’indice « core » excluant l’énergie et l’alimentation a continué de progresser en décembre à 5.2% contre 5% en novembre. La hausse des prix de l’énergie continue ainsi à se diffuser dans l’économie comme le montre la poursuite de la hausse des prix dans le secteur des services (+4.4% après 4.2%) et les biens industriels (+6.4% après 6.1%).

Les investisseurs n’ont toutefois retenu que la baisse de l’inflation globale et ont considéré que l’inflexion de l’inflation allait contribuer à modérer les ardeurs de la BCE à relever ses taux. Rien n’est moins sûr pour autant et la tendance dessinée la semaine dernière reste à la merci d’un rappel à l’ordre de Christine Lagarde. Peut-être également, les investisseurs ont apprécié le ton discordant du président de la Banque de France, Monsieur Villeroy de Galhau qui a mis en garde contre un « fétichisme des hausses de taux trop mécaniques », critiquant les positions rigoristes exprimées en fin d’année par ses collègues de la Banque d’Allemagne et des Pays-Bas. Il semble en effet qu’il existe actuellement un débat au sein de la BCE entre les tenants d’une ligne dure et ceux, comme le français, qui souhaiteraient davantage de pragmatisme. L’émergence au grand jour de ces discussions fait espérer aux investisseurs une politique monétaire plus flexible.

Après la Zone euro, la focale des investisseurs s’est tournée en fin de semaine vers les Etats-Unis avec le rapport sur l’emploi et les enquêtes d’activité ISM. À la lecture de la réaction des marchés aux publications on constate que la priorité des investisseurs reste actuellement de décrypter la politique monétaire américaine. En effet, les données macroéconomiques publiées vendredi montrent un marché du travail toujours robuste (220.000 créations d’emplois en décembre, taux de chômage à 3.5% au plus bas niveau depuis 1969), mais montrant des signes de ralentissement avec un nombre d’heures travaillées en baisse (34.3 heures par semaine, plus bas niveau depuis avril 2020). Plus inquiétant, même si la tempête de neige de décembre a pu influencer l’enquête, la baisse surprise de l’ISM des services à 49.6 contre 56.5 en novembre avec la sous composante emploi passant sous le seuil de contraction de 50 à 49.8.b

Sur ces chiffres, les marchés actions américains ont poursuivi leur progression terminant la journée de vendredi en hausse de 2.28% pour le S&P 500, les investisseurs continuant à interpréter (mais jusqu’à quand ?) les mauvais chiffres économiques comme autant d’éléments devant conduire la banque centrale américaine à modérer ses relèvements de taux d’intérêt.

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