Edmond de Rothschild AM - Flash marchés : Powell ravive les flammes

13/03/2023 - source : Patrimoine 24

Aux Etats-Unis, la liquidation de la banque Silvergate et les difficultés de la Silicon Valley Bank ont fait trembler le secteur financier par crainte de risque systémique et ont alimenté le retour de la volatilité sur les marchés. La BCE a encore davantage ouvert la porte pour des relèvements importants de taux directeurs au printemps et la prochaine réunion du FOMC le 22 mars s’annonce comme déterminante.

Nous maintenons notre sous-pondération sur les actions et conservons par ailleurs notre vue constructive sur les obligations d’entreprise et une neutralité sur la duration.

La semaine s’annonçait déjà riche en informations entre statistiques majeures sur l’emploi américain et les prises de parole de Jerome Powell, mais la liquidation de la banque Silvergate, très impliquée sur le marché des cryptomonnaies, et les difficultés de la Silicon Valley Bank, spécialisée dans le financement du capital-risque en Californie, ont fait trembler le secteur financier par crainte de risque systémique et ont alimenté le retour de la volatilité sur les marchés.

Pourtant, sur le front de l’économie aux Etats-Unis, l’indice d’activité ISM de février a de nouveau rappelé que les tensions sont fortes sur l’emploi et les prix en raison d’un niveau d’activité toujours alimenté par la demande (net rebond des nouvelles commandes). Les bons chiffres d’emploi parus vendredi, au-dessus des attentes, doivent être nuancés par la révision à la baisse du chiffre précédent, la croissance des salaires qui se modère à +0.2% et un taux de chômage qui augmente de façon inattendue à 3.6%.

La prochaine réunion du FOMC le 22 mars s’annonce donc comme déterminante. Après une séquence ininterrompue de hausses de ses taux directeurs, la Fed a ralenti le rythme de hausse en décembre, puis en février. A l’approche du niveau terminal de ces resserrements monétaires, elle avait opté pour des hausses modestes afin de minimiser le risque d’erreur de calibrage. Mais le ton du président de la Fed face aux Sénat et à la Chambre des représentants a changé, insistant sur les hausses de prix dans les services hors logement, soutenues par des effets de second tour qui découlent des augmentations de salaires. La Fed estime que l’offre de travail a été amputée de 3,5 millions de personnes depuis l’épidémie, s’expliquant par le recul du taux de participation en raison essentiellement des départs à la retraite anticipés (2,1 millions), de la surmortalité liée au Covid (0,5 million) et de la forte réduction des flux migratoires (0,9 million). La Fed est donc contrainte de ralentir les investissements et de réduire la capacité à consommer des ménages. Les effets des premières hausses de taux prennent en effet du temps à se matérialiser au sein de l’économie. 

En Europe, la BCE a encore davantage ouvert la porte pour des relèvements importants de taux directeurs au printemps, le temps que la trajectoire désinflationniste se renforce. Les taux directeurs et souverains devraient donc rester sur un plateau élevé pour plusieurs trimestres. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a indiqué que l’inflation française devrait atteindre un pic d’ici juin et être divisée ensuite par deux d’ici la fin de l’année.

En Chine, l’inflation ralentit nettement en février. L’absence de changement de cible de croissance, annoncée à 5%, a déçu les marchés après avoir largement échoué en 2022 à atteindre la cible (3% vs une cible à 5,5%). Ceci n’a que légèrement pesé sur le cours des matières premières. La baisse des prix à la production depuis octobre 2022, en raison de la modération des cours des prix des matières premières, constitue aussi un facteur favorable d’atténuation des pressions inflationnistes dans le monde. 

Dans ce contexte d’inflation persistante, la Fed ravive les incertitudes sur le timing et le niveau terminal des taux directeurs. Les actifs risqués ont subi un regain de volatilité, accentué en fin de semaine par les craintes systémiques sur le secteur bancaire américain. Les primes de risques nous semblent à nouveau insuffisamment attractives et nous invitent à maintenir notre sous-pondération sur les actions. Nous conservons par ailleurs notre vue constructive sur les obligations d’entreprise et une neutralité sur la duration qui apporte son soutien face à la volatilité des marchés actions.

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