Éditorial : C’est la nouvelle année avec son cortège de bons vœux. Nous vous adressons les nôtres et vous souhaitons évidemment tout le meilleur pour 2025 et surtout une bonne santé. D’ailleurs, ce secteur devrait, selon nous, réserver de bonnes surprises, une fois l’incertitude levée sur les actions concrètes de la nouvelle administration américaine, car les fondamentaux sont bien orientés.
Arnaud Benoist-Vidal, gérant d’actifs.
Plus globalement, quel a été le bilan de 2024 et quelles sont les prédictions pour 2025 ? 2024 : un bon millésime, sauf pour les actions françaises et brésiliennes.Contrairement à ce que l’on pourrait penser dans l’Hexagone, l’année 2024 restera dans les annales comme étant un bon millésime pour les actifs, aussi bien financiers que non financiers. La cryptomonnaie est à nouveau à l’honneur avec une performance du bitcoin de plus de 120%, après une progression de 157% en 2023. La création de fonds investis dans cette monnaie virtuelle et l’élection de Donald Trump ont été des facteurs déterminants. L’or n’a pas démérité non plus, avec une appréciation de 27,21% de l’once en dollar. Son rôle de valeur refuge dans un contexte géopolitique incertain, ainsi que les achats des banques centrales, ont fait briller le métal jaune. Les indices obligataires agrégés ont terminé l’année sur un gain respectif de 2,63% en Europe et de 1,25% aux États-Unis. Malgré une hausse des taux longs souverains en zone euro et outre-Atlantique, pesant sur le prix des obligations d’États, la baisse de 100 points de base des taux courts de la Fed et de la BCE, couplée à celle des spreads de crédit, ont fait monter le prix des obligations d’entreprises de maturité 1 à 3 ans et 3 à 5 ans. Celles-ci se sont appréciées (en intégrant les coupons courus) respectivement de 4,69% et de 4,95%en zone euro et de 5,28% et de 4,53% aux États-Unis. Ces données obligataires sont recensées en devise locale parmi les indices Bloomberg et ne tiennent pas compte d’une progression de 6,25% du dollar face à l’euro.
L’exception des 7 Magnifiques plutôt que celui des actions américaines.Du côté des actions, la performance dividendes réinvestis du MSCI World en 2024 est de 19,56% en dollar, ce qui est bien au-dessus de la médiane de ces 45 dernières années, et de 27,27% en euro. Cette superbe performance a été rendue possible grâce à la forte progression des indices américains en dollar, dont celle de 25,52% dividendes réinvestis de l’indice S&P 500. Ce dernier étant dopé par l’appréciation de plus de 60% des 7 Magnifiques. On a une performance plus raisonnable des actions américaines si l’on prend la performance de l’indice S&P500 équipondéré qui ressort à 12,79% et celle de l’indice Russell 2000 à 11,35%. Les indices d’actions chinoises ont fait mieux, avec une progression en devise locale de 20,17% et de 22,79% des indices Shanghai Shenzhen CSI 300 Index et Hang Seng. La progression des indices européens, dividendes intégrés, reste globalement inférieure à celle des indices outre-Atlantique et de l’Empire du Milieu, sans être mauvaises ni négatives. Ainsi, l’indice STOXX Europe 600 s’est adjugé 9,62% et l’indice Euro Stoxx 50 11,90%. L’indice DAX est en tête avec une progression de 18,85% et surperforme donc les indices S&P 500 équipondéré et Russell 2000 en dollar.
Encore une exception boursière française pour 2025 ?Reste le triste cas de la France. Certes, l’indice CAC 40 dividendes réinvestis a enregistré un modeste gain de 0,92% en 2024. Les épargnants ont donc connu pire, mais figurer parmi les bonnets d’âne ne fait pas du tout plaisir. Le décrochage de la bourse parisienne est très net depuis mai et s’est accentué depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier et l’absence de majorité à la suite des élections législative du 1er et 8 juillet. Fait nouveau dans la Vème République, la France est devenue instable politiquement, avec 4 premiers ministres différents et un gouvernement Barnier qui a duré moins de 100 jours, avec l’absence de budget pour 2025. Pour se rattraper en 2025, Il faudrait l’adoption d’un nouveau budget, avec une réduction du déficit public et une nouvelle assemblée jugée plus stable politiquement. Les Français seront probablement amenés à voter de nouveau à partir de juin au plus tôt. Les Allemands devront faire de même le 23 février prochain, car la coalition précédente a éclaté, entraînant de nouvelles élections. Le résultat des scrutins de ces deux pays voisins, piliers de l’Union européenne, seront déterminants pour un rebond durable du Vieux Continent face au populisme de Donald Trump.
Par Arnaud Benoist-Vidal, gérant d’actifs
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