Generali et BPCE veulent créer un champion mondial de la gestion d’actifs

21/01/2025 - source : Gestion de Fortune

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Les deux acteurs ont signé le 21 janvier un protocole d’accord pour rassembler leurs activités respectives au sein d’une entité commune, qui se classerait au 9e rang mondial avec 1 900 Md€ d’encours.

 

 

 

 

 

La consolidation des activités de gestion d’actifs des banques et assureurs se poursuit. Generali et BPCE ont annoncé le 21 janvier la signature d’un protocole d’accord non contraignant visant à rassembler dans une entreprise commune leurs gestions d’actifs respectives, soit celle de Natixis IM et de Generali Investment Holding (GIH).

Poids lourd européen

Le nouvel acteur se hisserait directement à la 9e position mondiale et à la 2e position européenne en termes d’encours, avec 1 900 Md€ d’actifs sous gestion, Natixis pesant deux fois plus que GIH de ce point de vue. L’entreprise commune passerait ainsi devant le pôle que va constituer BNP Paribas en rachetant Axa IM pour 5,1 Md€, qui lui gèrera 1 500 Md€ d’encours. Amundi, la filiale du Crédit Agricole, la devance d’une courte tête avec 2 100 Md€ gérés. Mais ce n’est rien comparé aux géants américains comme Vanguard, Fidelity ou Blackrock (11 Md€ d’actifs sous gestion).

La joint-venture de Generali et de BPCE se retrouverait en revanche à la première place européenne en termes de revenus - 4,1 Md€ - dont 60 % seraient réalisés en Europe et 35 % aux Etats-Unis, le reste étant assuré par la région Asie-Pacifique.

A parts égales

L’entreprise serait contrôlée conjointement par Generali et BPCE à 50 % chacun suivant un engagement de 15 ans. Elle miserait pour sa croissance sur la gestion assurantielle pour compte de tiers, mais pas seulement : Generali apporterait 15 Md€ de capital d’amorçage pour développer les activités de gestion d’actifs privés.

A ce jour, ceux-ci représentent environ 14 % des encours des deux entités, contre 65 % pour les obligations et 21 % pour les actions. Les assureurs et les fonds de pension apportent 61 % des actifs, le reste étant partagé entre les autres institutionnels (14 %) et que les particuliers plus les intermédiaires (25 %).

La décision d’accroître leur poids est rationnel compte-tenu de la nouvelle obligation introduite par la loi Industrie verte d’inclure dans les portefeuilles des PER et assurance entre 2 et 15 % de non coté en gestion pilotée ou profilée à horizon (selon le profil de risque). Selon les estimations de la DG Trésor, les flux pourraient être de l’ordre de 1 à 1,2 Md€ par an pour le PER, et de 800 M€ à 1 Md€ pour l’assurance vie.

Opération relutive

« BPCE bénéficierait de dividendes préférentiels en 2026 et 2027, tandis que Generali bénéficierait, sur la même période, du remboursement d’un prêt lié au financement de l’acquisition de MGG récemment annoncée », ajoute un communiqué commun.

Ce dernier assure que l’opération serait relutive concernant les résultats de BPCE et de Generali dès la première année. « A l’issue du projet, l’impact sur le ratio CET1 du Groupe BPCE serait neutre et l’impact sur le ratio Solvency II de Generali serait globalement neutre », poursuit-il. GIH serait déconsolidé du périmètre comptable de Generali.

Gouvernance partagée

Nicolas Namias, président du directoire de BPCE, deviendrait président du conseil d’administration de la joint-venture. Philippe Donnet, directeur général de Generali, en serait le vice-président ; Woody Bradford, directeur général de GIH, deviendrait son directeur général et Philippe Setbon, directeur général de Natixis IM, le directeur général adjoint.

La holding de la future entité serait basée à Amsterdam, tandis que ses principales filiales opérationnelles se situeraient en France, en Italie et aux Etats-Unis.

La réalisation effective de l’opération, prévue pour début 2026, reste soumise à l’obtention des autorisations réglementaires usuelles ainsi qu’à la consultation des instances représentatives du personnel des différentes parties.