Retrouvez l'interview de Kelly Hebert, Directrice Générale France de M&G Investments.
Kelly Hebert, Directrice Générale France de M&G Investments
Quel est l’historique de M&G Investments dans l’univers des marchés privés ?
Notre présence sur les marchés privés remonte à 25 ans. Elle date de l’acquisition de M&G Investments par Prudential en 1999. Le groupe nous a alors offert de nouvelles ressources pour investir sur de nouvelles stratégies. Aujourd’hui, nous gérons 86 milliards d’euros1 sur les marchés privés et comptons 7502 professionnels de l’investissement spécialisés. La majorité des équipes est à Londres, mais elles sont de plus en plus présentes en Europe, notamment à Paris, où nous avons des équipes sur l’immobilier, la dette émergente à impact et les infrastructures non cotées, mais aussi à Francfort, à Stockholm, à Milan ou à Madrid. Le sourcing est clé dans cet univers, aussi nous devons avoir une présence locale. C’est ainsi que nous couvrons les marchés immobiliers asiatiques depuis Singapour, Tokyo et Taïwan, de même que nous avons des gérants basés aux Etats-Unis.
Et quel est précisément le positionnement de M&G Investments sur le marché de la dette privée corporate ?
Nous privilégions une approche défensive sur ce marché depuis plus de 20 ans. Notre première allocation sur les loans date de 2001, nous avons lancé notre stratégie sur les loans européens en 2005, puis notre premier fonds de direct landing en 2009 et notre fonds de dette privée à impact en 2014. Nous avons d’ailleurs traversé la crise financière sans encombre, sans suspension de nos stratégies de dette privée. Notre expertise sur la dette privée à taux variable a été lancée dès 2014, à travers un fonds spécialisé, et elle s’est révélée très conservatrice pendant la phase de forte remontée des taux que nous venons de connaître. Avec en particulier 8 milliards d’euros d’encours sur les loans, nous sommes aujourd’hui le troisième gérant de dette privée européen3. Une position qui nous permet, selon nous, d’avoir accès à tous les deals sur ce marché et donc d’être très sélectif.
Quels sont les ressorts du développement de la dette privée et pourquoi est-elle restée pour le moment une classe d’actifs très institutionnelle ?
Ce marché a désormais une ampleur bien supérieure à celle du marché du high yield en Europe, à 470 milliards d’euros pour le « leveraged loans » et 220 milliards pour le « direct lending », contre 350 milliards pour le haut rendement. Selon nous, la montée en puissance de ce marché trouve sa source dans deux phénomènes : l’explosion du private equity, qui a fait naître de nouveaux besoins de financement de sociétés non-cotées, et le retrait des banques de financement depuis la crise financière, qui n’ont pas reconstitué des équipes suffisamment étoffées pour analyser et valoriser des entreprises présentes sur des métiers bien souvent très techniques (high tech, biotechnologies…). Pour leur part, ces entreprises apprécient la capacité de fonds spécialisés à déployer très rapidement des capitaux. Mais entre des tickets d’entrée élevés et des horizons d’investissement longs, avec peu de fenêtres de liquidité, la dette privée a effectivement attiré des capitaux essentiellement institutionnels ou de family offices.
Comment envisagez-vous sa « démocratisation » ?
Sa faible volatilité et son rendement potentiel attractif (10% en moyenne pour la dette privée corporate sur dix ans, contre environ 3-4% pour le high yield4) peuvent convaincre les investisseurs privés et leurs conseils d’allouer une part de leurs portefeuilles à la dette privée, dans une perspective de diversification. D’autant plus qu’il existe désormais un véritable marché secondaire et que la majorité des « leveraged loans » bénéficie d’une valorisation quotidienne. En outre, ces prêts sont systématiquement sécurisés par des collatéraux (machines, brevets, actions, liquidités, biens immobiliers…) et leur séniorité dans la hiérarchie des créances est élevée, ce qui offre un taux de recouvrement en cas de défaut très favorable, puisque de l’ordre de 70% historiquement (contre 40% pour le high yield). Il reste selon nous à rendre cette classe d’actifs plus accessible. Le récent assouplissement des règles de fonctionnement du fonds ELTIF, qui est le véhicule d’investissement ouvert à la clientèle retail, devrait donner une nouvelle impulsion : le montant de souscription minimum de 10.000 euros est supprimé et la part minimum des actifs réels (et assimilés) devant composer le portefeuille passe de 70% à 55%5, ce qui permettra d’assurer sa liquidité plus aisément. Pour notre part, nous combinons au sein d’un fonds ELTIF (M&G Corporate Credit Opportunities ELTIF), un minimum de 70% de dette privée liquide (des loans) et jusqu'à 30% de dette privée illiquide et visant à offrir un rendement plus élevé (« direct lending » et « junior loans »). Très diversifié (avec 134 lignes de crédit), ce fonds vise un rendement potentiel de 500-600 points de base au-dessus de l’Euribor. Il a bénéficié à son lancement d’un investissement initial de 700 millions d’euros de M&G pour viser un alignement d’intérêt avec nos clients investisseurs.
Source : M&G, à fin décembre 2022. Source : M&G, à fin août 2023. Source : Sur la base des chiffres cités dans le magazine Private Debt Investor au mois de décembre 2022, sur la base des flux entrants au cours des cinq dernières années. Bloomberg Swap Rate du 31 octobre 2023. Source : M&G, LCD Recovery Study 2022, Long term average 1987-2022 : Les informations sont susceptibles d'être modifiées et ne constituent pas une garantie de résultats futurs.
Principaux risques associés au fonds M&G Corporate Credit Opportunities ELTIF :
Le fonds est illiquide par nature car ses investissements sont à long terme. Pour les investisseurs, il s’agit d’un investissement peu liquide. Le compartiment peut ne pas convenir aux investisseurs qui ne sont pas en mesure de supporter un engagement à long terme et illiquide. Une période de détention de 10 ans est recommandée. Lorsque les demandes de rachat ne sont pas satisfaites, l’investisseur peut être confronté à une période de détention plus longue que celle prévue au moment de l’investissement initial.
Veuillez noter que cette liste n’est pas exhaustive et nous vous invitons à vous assurer de bien comprendre le profil de risque des produits ou services que vous envisagez d’acquérir. De plus amples renseignements sur les risques s’appliquant au fonds sont mentionnés dans le Prospectus du fonds.
Seule une petite partie du portefeuille devrait être investie dans un ELTIF. Les objectifs de rendement ne sont pas garantis.
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